Et toi, t'es comment quand t'es en couple ?
- Shirley
- 6 sept. 2019
- 7 min de lecture
Moi, j'étais chiante. Une chiante compulsive. Le genre de fille qui faisait peur.
Pourquoi ? Mon besoin d'amour débordant et cette envie (maladive) d'être aimée à tout prix.
Le but de cet article c'est de - 1: Vous racontez rapidement mon expérience
- 2: Expliquer ce que j'ai changé dans mon rapport à moi et donc l'autre particulièrement dans mon couple
Le BUT: te faire comprendre que chiante, ça se guérit ( presque entièrement).

Perso, ça a commencé jeune ( d'ailleurs c'est intéressant de faire un petit point rapide sur les couples autour de toi, des modèles qui t'ont accompagné depuis l'enfance, ça aide à se comprendre). Mes parents ont divorcé, j'avais une vision du couple assez déconstruite. Probablement que j'ai manqué d'amour pour moi depuis tôt. Mes deux parents ( si vous passez par la, je vous aime), comme beaucoup de gens, n'avaient pas forcément bien confiance en eux. Comme beaucoup, leur existence s'est construite à travers le fait d'être en couple. Socialement, c'était plus acceptable et (accessoirement) le but de ta vie et non pas aller élever seule des yacks ( et oui, j'ai du vérifier l'orthographe du mot Yack) en Mongolie. J'ai donc aussi grandi avec ce modèle, celui de devoir absolument trouver ma moitié pour ne faire plus qu'un ( 1+1=1). NON, je ne suis pas d'accord avec Jean Claude Vandamme.1+1 est bien égal à 2 et ça mec/ meuf, c'est super important pour la suite.
Quand t'es en primaire, c'est bisou bisou, on se marie devant la maitresse et on se prend pas la tête. Au collège ça se compliquait. Déjà les hormones faisaient que tu étais en recherche. Au lycée, la notion de " en couple" prenait vraiment toute son ampleur. J'ai eu mon premier petit copain. Je me rappelle de ce sentiment de se sentir enfin importante, belle, intéressante. Quand j'en avais plus c'était la fin du monde. Je passais donc mon temps à chercher, j'étais malheureuse. Comme tout le monde, j'avais des soucis de vie, et l'autre était vraiment un moyen d'apporter LE truc qui me manquait en étant seule.
Les histoires de merde s'enchainent, je fais peur, je demande trop, vite, trop vite et les petits gars fuient. OU, je prends un peu n'importe qui pour "combler" ce manque d'amour propre et je me pète les dents ( et mon cœur d’artichaut) sur le bitume. PAF ça fait mal. Je vous compte pas le nombre de fois ou je me suis plantée mais bien comme il faut .
Autant te dire que, je partais pas avec les meilleurs hospices pour rencontrer un petit mec cool.
Et ben si. Je l'ai rencontré ce petit mec cool. ET voila ce que notre relation m'a appris. 5 ans de travail et encore, ça se travaille tous les jours, toute une vie. Je fais encore des erreurs mais bien des choses ont amélioré mes relations. Je vais vous en partager quelques unes.
J'ai appris à être heureuse seule.
J'ai appris que attachement et amour sont 2 choses différentes
J'ai appris qu'on ne possède pas l'autre: tu l'aimes, tu l'acceptes comme il est, tu le/la laisses libre.
J'ai appris que rien ne sert de projeter ses émotions et insécurités sur l'autre ( surtout lors d'une dispute)
J'ai appris que 1+1= 2, la fusion de deux êtres c'est ( pour moi) incompatible avec la durée de vie d'une relation.
Tout ces points, impliquent de se regarder soi même, d'être conscient(e) de ses émotions pour les identifier et donc éviter de les balancer à tout bout de chant à travers celui qui sera proche de toi. Plus d'amour, plus de bienveillance. On accepte d'être imparfait(e), d'avoir son vécu. Surtout, on ne met pas de cache pot sur les souffrances qui durent depuis des années, on agit. On en parle, on fait une thérapie, on exorcise. Tout commence par là. Pour être bien à 2, exister pleinement, il faut ( encore une fois pour moi), avoir au moins amorcé la prise de conscience, le reste peut venir petit à petit et se faire à 2. Mais ça c'est encore un autre sujet.
Pour chaque point, je vais te le relier avec un exemple, de mon vécu. Encore une fois je n'ai pas la science infuse et je parle en ma voix de jeune femme de 28 ans qui a vécu tout ce qu'elle a vécu. Je ne détiens pas LA vérité, chacun a la sienne.
ÊTRE HEUREUSE et SEULE: Même en couple, j'ai pris une claque et j'ai décidé d'enfin m'écouter et d'arrêter d'attendre que l'amoureux ait les mêmes envies que moi. Je suis donc partie seule en Amérique Latine pendant 2 mois et demi. Toi tu peux faire autrement, même si pour moi, le voyage est une thérapie accélérée. Exemples! se faire un resto seule, prendre un cours de danse, réaliser un projet dont tu rêves depuis longtemps, lance toi! Mais, apprends à apprécier ta propre compagnie, fais quelque chose POUR TOI. Ça fait du bien, ça redonne confiance en soi et ça te montre que avec ou sans chéri, le monde est vraiment beau. Et de ce fait, chacun se libère du temps et donc on est pas sur les pieds l'un de l'autre H24, on se manque! Et manque = désir de l'autre et désir = pleins de trucs agréables !
ATTACHEMENT et AMOUR: 2 choses différentes. On va faire comme à l'école on va reprendre les définitions. L'amour c'est ... bon j'ai galéré à trouver des définitions, souvent ils le lient à l'attachement les coquins: sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s'unir. Affection profonde pour quelqu'un ou quelque chose. L'attachement c'est le lien, que tu crées avec une personne qui permet de te rassurer, qui sert de figure sécure. Tout ça pour expliquer que l'on peut aimer et se détacher un peu. Ce qui permet de vivre un peu plus pour soi, de ne pas trop absorber les sentiments de l'autre et, de ne pas dépendre de lui. L'amour idéalement, il implique aucune possession, et l'attachement répond souvent à une peur d'être seule et nous enchaine à l'autre. Comme une moule à son rocher et ça on veut pas, on veut être une moule libre dans l'océan. Ok je suis lourde ( ou PAlourde), ok j'arrête. Par exemple, j'étais tellement attachée à mon chéri que je m'empêchais de vivre mes rêves. Ou, lorsqu'il lui arrivait de ne pas aller bien, j'avais l'impression de devoir tout faire pour qu'il aille mieux alors que toi et moi on sait que chacun est responsable de son bonheur. On accompagne, mais on fait pas tout le boulot à sa place. Aussi, je voulais pas être loin ou faire de projets sans lui. Le détachement m'a permis cela. D'arrêter de m'oublier. Comme si j'avais coupé un espèce de lien invisible, qui m'aide à filtrer mieux les choses entre nous. Mais ça ne m'empêche pas de l'aimer à la folie. L'amour est là, intact. C'est en quelque sorte couper le cordon, mais en amour. C'est une partie difficile, mais essentiel à mon sens, même si je te l'avoue ça casse les codes de l'amour.
Pas de POSSESSION et accepter l'autre comme il est: c'est très lié au point précédent. Laisse la personne à côté de toi vivre son chemin. Tu as l'impression qu'il fait des erreurs, il a un projet qui ne te convient pas ou qui l'éloigne de toi, il fait un choix surprenant. Faut accepter. Comme je disais avant, l'amour c'est aimer assez l'autre pour le laisser être ce qu'il doit être, éviter de le juger. Il n'est pas à toi. Il t'accompagne, vous êtes un duos. Des coéquipiers de vie. Essaie de lâcher et tu verras, vous serez encore plus proches. Je te rappelle qu'on essaie d'être moins chiant(e) et j'ai pas dit que ça serait facile!!
On essaie de ne pas projeter ses ÉMOTIONS/ INSÉCURITÉS sur l'autre: alors ça c'est un gros morceau. La spécialité du chef pour ma part. Je disais " je t'aime" et s'il avait le malheur de pas répondre "moi aussi": Alerte au drama queen, à coup de " peur de l'abandon", de " personne ne m'aime" et patacaisse. Alors que chéri était tout simplement occupé et pas dans la même anbiance. On se détend, on souffle. Autre exemple: faire passer à l'autre une mauvaise soirée/journée car toi tu en passes une mauvaise: OH que oui je te vois le faire! Surtout nous les meufs. Genre: " OK il est parti avec ses potes, bah je vais lui mettre la misère". On arrête ça, on arrête de ne pas se contrôler quand on est dans l'émotion. Pareil pour les disputes. On attend que ça redescende avant de parler et dire n'importe quoi. Balancer des méchancetés ou pire et le regretter... On est consciente de son émotion, on la prend, on l'accepte, on en fait ce qu'on veut mais on la balance pas à la gueule de l'autre. Bah oui tu l'aimes non?
On finit par un point mathématique hyper important: 1+1= 2 et oui ma gueule. Je me rappelle user le mot "NOUS" à toutes les sauces. On ne finit par s'identifier plus que par ça. On est plus Shirley, un individu. On est plus que "Shirley et Machin" et on existe que là dedans. Mais tu existes bel et bien. Tu es toi, une femme, un homme qui a le droit et même le devoir d'exister par lui même, je te jure, c'est bon pour le moral et surtout pour ton couple.Tu as ton avis, tes projets, tes amis, tes hobbies. Tu es juste toi. Et ça fait un bien fou. Quand j'explique ma nouvelle conception du couple, et comme je suis gourmande je dis toujours que je suis un gâteau. Sans rien, il se suffit à lui même, il est très bon à manger. La personne partageant ta vie est cette petite cerise ou ce nappage en plus qui lui donne une saveur nouvelle, qui le sublime. TOI GATEAU, LUI NAPPAGE/DECO/CERISE.
Je crois que j'ai à peu près tout dit. Si tu as lu jusque là, Bravo.
Il y a une vidéo récente de Will Smith qui parle de son couple. Et qui m'a beaucoup parlé.
Il explique comment après des années de mariage, il est arrivé à plusieurs constats: arrêter de crois à cette utopie qui ferait que deux êtres qui se marient ne font plus qu'un. Ou, chacun des deux parties a le "devoir" de rendre l'autre heureux. NON, chacun a la responsabilité de son propre bonheur et personne ne peut mieux te l'apporter que toi même.
Je finirai par dire que cet article, c'est ma vision, avec mes expériences, mes lectures, mes rencontres. Cela n'en fait en rien une vérité pour tout le monde. Je voulais juste montrer qu'il est possible de vivre longtemps en couple en étant heureux, apaisé et que c'est un travail de tous les jours. Le but est que tu restes authentique et honnête envers toi même en arrêtant de vouloir correspondre à un modèle que la société veut imposer.
THE END
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